Après avoir vaillamment gravis le mont Kosciuszko, nous nous sommes mis en quête de nouveaux défis à braver avant le départ de Guillaume pour la France le samedi 2 mars. N'ayant plus rien à attendre de la côte et de ses environs, nous nous sommes tournés vers les terres et avons mis le cap sur le désert en plein coeur du New South Wales. Le seul petit hic était que nous étions à plus de 1000 kilomètres de la ville que nous voulions atteindre et qu'il a donc fallu reprendre la route sans tarder dès le lendemain de notre ascension pour une grosse journée de route.


Après une dure journée en voiture nous nous sommes arrêtés dans la magnifique localité de Grong Grong (qui signifie plus ou moins mauvais terrain de campement en langage aborigène). Dès le lendemain les choses se sont compliquées un peu puisque nous avons du repartir à la recherches d'un hôpital, une nouvelle infection sur l'intérieur de ma cuisse ayant rendu la marche très désagréable. Finalement, les urgences ont pu me prendre en charge rapidement, me fournir quelques antibiotiques et me laisser repartir gratuitement, ce qui est toujours une chose agréable en Australie étant donné les prix d'un passage à l'hôpital. N'ayant plus à craindre l'amputation de ma jambe, nous avons repris notre route direction le parc national de Kinchega pour y admirer les magnifiques lacs qui s'y sont formés en plein désert. N'ayant pas trop d'informations sur comment s'y rendre, nous avons décidé de nous arrêter dans un pub à Booligal, au milieu de nul part, pour demander notre route. Bien nous en a pris puisque nous y avons appris qu'il nous fallait encore 7h de route pour rejoindre le parc avec une portion non négligeable sur de la piste par forcément très encourageante. Demi tour donc ! Direction le parc national de Mungo, qui était aussi sur notre planning et qui ne se trouvait "qu'à 3h" de route d'où nous étions. (Une chance puisque nous avons appris après coup que les fameux lacs étaient complètement asséchés à cause de la sécheresse).


Au terme d'une nouvelle journée de route assez fatigante, nous sommes arrivés au camp du parc national, occupé seulement par une armée de kangourous assoiffés, nous accompagnant dans nos moindres mouvement pour essayer de glaner un peu d'eau. Et bien sûr nous avons pu faire face pour la première fois au véritable fléau animal de ce pays : les mouches (la palme se dispute encore avec les moustiques) ! D'après notre expérience, il est nettement moins désagréable de tomber sur un serpent venimeux au détour d'un chemin (cf tome 2) que de devoir subir en permanence la présence de plusieurs dizaines de mouches volant autour de soit et s'introduisant tour à tour dans vos yeux, dans vos oreilles ou même dans votre bouche. Heureusement pour nous, on ne trouvait pas que des mouches et des kangourous trop collants au lac Mungo. Le parc est un ancien lac asséché depuis plusieurs milliers d'années où on été retrouvé entre autre les plus vieilles traces de vie aborigène en Australie ainsi que divers fossiles de mégafaune. Sur la bordure Est du lac, les couches successives de sédiments et l'érosion ont sculpté le "Wall of China", véritable paysage lunaire tout droit sorti de Star Wars !


Une fois le tour du parc fini, Matilda nous a vaillamment ramenés jusqu'à la civilisation pour y passer une petite nuit avant de reprendre la route dès le lendemain direction Broken Hill, une ancienne ville de mineur en plein cœur du désert. Au passage, nous avons fait une petite pause pour nous amuser dans les dunes de sable rouge de Sandy Perry Hills et se lancer dans une brève activité "nettoyons la nature", activité plutôt facile à mettre en place en Australie vu les quantités de déchets que l'on peut trouver un peu partout. Puis nous sommes enfin arrivés à la destination tant attendue, Broken Hill ! Posée au milieu de nul part, la ville ne doit son existence qu'au divers gisement minier découvert au siècle dernier dans les alentours. Aujourd'hui la plupart des gisements sont épuisés mais lorsque l'on met les pieds dans cette ville, l'ambiance ne semble guère avoir évolué au cours des années. Profitant d'un après-midi sans grandes ambitions nous sommes partis arpenter la ville pour en faire la découverte. C'est ainsi que nous sommes tombés sur le club de lawn bowling de la ville et où nous sommes allés faire un tour intrigués. Après nous être fait expliquer les règles par le président et avoir constitué l'attraction de l'après-midi pour les différents joueurs(dont la moyenne d'âge dépassait allègrement les 60 ans), nous avons fini autour d'une bière avec le président qui nous a offert de venir s'essayer au jeu le lendemain soir (malheureusement, ou heureusement, nous devions reprendre la route le lendemain donc nous n'avons pas pu revenir). Ce petit intermède sportif nous ayant mis du baume au cœur, nous sommes partis en quête d'un camping et avons fini sur le bord de l'hippodrome de la ville, coincés entre la piste et les gradins. Ce qui ne posait pas un problème en soit jusqu'à ce que l'on soit réveillé le lendemain matin à 5h30 par le claquement des sabots sur la piste, plusieurs jockey ayant décidés de venir s'entraîner en nocturne.


Une fois l'entraînement terminé, et une tentative de prolonger notre nuit un tant soit peu, nous avons rechargé Matilda et pris la route de Silverton. Si Broken Hill était déjà une expérience en soi, Silverton a fini de nous convaincre que nous avions atterri dans un autre monde. Ancienne ville mineurs (encore une fois) dont les gisements ont été épuisés au début du XXè siècle, la ville, qui compte 42 habitants, est aujourd'hui célèbre pour deux raisons : son pub et le fait que Mad Max 2 ait été tourné dans les environs de la ville. C'est d'ailleurs pour cela que l'on y trouve le musée de Mad Max 2, créé par un fan inconditionnel qui a même été jusqu'à quitter les États-Unis pour venir s'installer ici ! Forcément nous n'avons pas pu résister à la tentation d'aller y faire un tour (idem pour le pub) après s'être fait une petite randonnée dans le désert pour admirer le paysage et les vestiges du passé de Silverton. Malheureusement toutes les bonnes choses ont une fin et il nous a fallu ensuite reprendre la route en direction d'Adelaide pour permettre au vacancier de reprendre un avion pour la France.


Arrivés 2 jours avant le décollage, nous en avons profité pour découvrir un peu la ville et se faire un dernier barbecue après avoir profité de la plage pour se rafraîchir des 40 degrés annoncés par le thermomètre. La région d'Adelaide étant aussi célèbre pour ses nombreux vignobles, il aurait été impossible de partir sans une petite dégustation. Heureusement pour nous, la ville possède un national wine centre qui permet de tester un nombre imposant de vins. Vint ensuite la dernière soirée tous les 3 avant d'emmener Guillaume à l'aéroport le lendemain et de se séparer pour de bon. De notre côté il a fallu retrouver un point de chute pour la fin du week-end et commencer sérieusement à se mettre à réfléchir à ce que nous voulions faire par la suite.


To be continued,


Daphné & Quentin