Broome dans le rétroviseur, notre prochain arrêt était le parc national de Karijini. Vanté par certains comme l’incontournable numéro 1 de la Western Australia, le parc consiste en un ensemble de gorges offrant plusieurs randonnées plus ou moins originales ainsi que de nombreuses piscines naturelles où il est possible de se baigner pour échapper à la forte chaleur. Mais avant d’attendre cet oasis niché en plein cœur du désert il faut bien sûr faire la route soit environ 1000km d’ennui, de forte chaleur, de Francis Cabrel et d’ennui entrecoupés d’une nuit sur le parking du golf de Port Hedland.


Dès notre arrivée, pour échapper à la poussière, aux mouches et à la température de retour au dessus des 40 degrés, nous sommes partis en direction de la première gorge en quête d’ombre et d’eau. Après avoir suivi le sentier au fond de la gorge nous avons trouvé l’endroit refuge dans le calme et la fraîcheur de la bien nommée Circular Pool. C’est là que nous avons passé le reste de notre après-midi avant de remonter établir notre campement.


Le lendemain nous avons mis le cap sur les gorges les plus sportives (et les plus rigolotes) du parc. Dans la première, il nous aura fallu nous mouiller un petit peu à plusieurs reprises. Arrivés à un certain point il nous a même paru plus sage de continuer sans nos sacs et l’appareil photo, l’eau montant par moment jusqu’à hauteur de poitrine. La récompense de nos efforts fut un bassin d’eau enclavé dans la gorge que nous avons pu savourer quelques minutes rien que tous les deux avant de fuir devant l’irruption de plusieurs familles d’australiens équipés de leurs inséparables frites de couleur. La seconde gorge nous a elle aussi menés vers une piscine naturelle (appelée Handrail Pool de part la présence d’un rail de sécurité permettant d’y accéder) où nous avons une fois de plus laissé toute nos affaires avant de poursuivre notre chemin à travers une eau très fraîche. Et cette fois-ci nous n’avons pas eu de gamins bruyants pour nous empêcher de profiter à loisir de la beauté et du calme de l’endroit.


Si se promener au fond des gorges peut s’avérer rigolos, il nous fallait un petit peu plus de challenge sportif pour continuer à éliminer les excès des derniers mois. C’est pourquoi, lors de notre deuxième matinée dans le parc, nous sommes partis à l’assaut du mont Bruce et de ses 1235m d’altitude (Deuxième plus haut mont de Western Australia, ça envoie sévère!). Débutée à 6h30 afin d’éviter d’avoir à monter sous des températures trop brutales, l’ascension s’est déroulée sans accros malgré quelques passages un peu raides. Le temps de souffler un peu et de profiter de la vue sur l’ensemble des environs (en partie gâchée par l’immense mine de fer située à quelques kilomètres du mont) et nous avons entamé l’inévitable descente sous un soleil de plus en plus virulent. Ayant fourni un effort plus que suffisant pour le reste de la journée, il ne nous restait plus qu’à nous installer au bord d’une chute d’eau pour nous baigner et nous reposer en attendant la fin de l’après-midi.


Pour notre dernière journée dans le parc nous sommes redescendus dans de nouvelles gorges. Un peu de marche, un peu de grimpette dans sur des rochers, mais pas de baignade cette fois-ci le niveau de l’eau étant trop bas. Notre quota de randonnée dans les gorges étant rempli pour plusieurs jours, nous avons quitté le parc en direction de la ville de Tom Price, une ville composée principalement des mineurs de la mine de fer adjacente et appartenant à la compagnie minière, afin de pouvoir regarder le match de rugby entre la France et l’Angleterre. C’est à notre plus grand regret que nous avons appris que celui-ci avait été annulé pour cause de typhon alors que nous renouions avec les joies du Wi-Fi. Pour ne pas avoir le sentiment de nous être arrêté au milieu de nul part pour rien, nous avons tout de même décidé d’aller assister au match de la soirée dans le bar de la ville. La magie australienne a immanquablement opéré, et notre présence assez inattendue pour les locaux nous a permis de discuter avec de nombreux australiens (se faisant bien entendu payer quelques bières au passage). Alors que le piège commençait irrévocablement à se refermer sur nous, la voix de la sagesse fut la plus forte et nous avons repris la route du camping avant de se retrouver coincé toute la nuit en compagnie de ces sympathiques Aussies.

Ayant profité du meilleur que Tom Price pouvait nous offrir la veille, nous avons repris la route de bon matin pour repartir en direction de la côte.